« Agobard, la Magonie et les ovnis »

Article publié à l’occasion de la publication du premier volume des œuvres d’Agobard aux éditions du Cerf dans la collection « Sources chrétiennes », sous la direction de Michel Rubelin.

Agobard, archevèque de Lyon au IXe siècle, a consacré un traité à la dénonciation des superstitions populaires à propos de la grêle et du tonnerre (De grandine et tonituis), et plus particulièrement à propos de la capacité que certains sorciers auraient de déclencher ainsi des phénomènes météorologiques pour ruiner les récoltes. Dans ce traité, réédité dans une nouvelle traduction accompagnée d’un appareil critique aux éditions du Cerf par l’historien Michel Rubellin, Agobard raconte comment il parvint à libérer trois hommes et une femme qui avaient été faits prisonniers par la foule qui les accusaient d’être des sorciers descendus d’un mystérieux navire aérien, venu d’un pays mystérieux, Magonia.
Ce traité d’Agobard a eu beaucoup de succès chez les auteurs de livres et d’articles sur les ovnis qui ont proposé d’interpréter le vaisseau venu de Magonie comme un ancêtre des ovnis.S’il me semble difficile d’interpréter ce détail du traité d’Agobard comme un ovni, en raison des fortes différences de contexte, il peut par contre être intéressant de se pencher sur la notion d’océan aérien que sous-entend l’évocation de ces nefs aériennes et que l’on retrouve dans d’autres textes du Moyen Age (Gervais de Tilbury), dans le folklore, dans certains récits issus du merveilleux scientifique et de la science-fiction (Maurice Renard, Arthur Conan Doyle) et au début de l’histoire des soucoupes volantes (avec l’idée que les soucoupes puissent être des animaux vivants dans la haute atmosphère, des sortes de raies manta aériennes).

Article paru dans la revue L’Histoire n° 440, octobre 2017, p. 28-29.

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